En situations

Commissariat : Pascal Neveux - Frac, Erick Gudimard - Les Ateliers de l’Image, Pascal Beausse - CNAP

Cinq commandes publiques photographiques du Centre national des arts plastiques : Franck Gérard, Guillaume Janot, Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth, Olivier Menanteau, Philippe Terrier-Hermann.

Le Centre national des arts plastiques (CNAP) s’est engagé depuis 2011 dans la réalisation de commandes publiques de photographies visibles sur le territoire marseillais, dont certaines ont été réalisées dans le cadre de Marseille-Provence 2013. Toutes ces propositions abordent la notion d’espace public aussi bien à travers les thèmes traités que par les stratégies de diffusion des œuvres.

Paysages usagés, observatoire photographique du paysage depuis le GR®2013 Commande publique à Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth

Mediagenic - la Marseillaise
Commande publique à Olivier Menanteau

La trilogie française
Commande publique à Philippe Terrier-Hermann

Marseille-Marseille
Commande publique à Guillaume Janot
Espaces publics, Marseille

Manifester En l’état, une enquête poétique
Commande publique à Franck Gérard

En situations rassemble les recherches et travaux de six artistes ayant travaillé à Marseille dans le cadre de la commande publique nationale. Pour chacune de ces commandes, il s’agissait de travailler dans un temps long, permettant une fréquentation approfondie des territoires marseillais : les territoires urbanisés bien sûr, mais aussi, en sortant de la ville, sur les chemins du GR® 2013, dans la transition entre monde urbain et naturel et l’entrelacement de ces environnements.

Ces représentations de Marseille et de ses environs ont été réalisées en dialogue avec les habitants et pour eux, à travers des ateliers, des rencontres, des collaborations. Il s’agissait de restituer aux marseillais une image composite de leurs situations concrètes de vie, de l’action publique et politique qui les conditionnent, mais aussi de la façon dont des imaginaires, les leurs et ceux des artistes, étaient en mesure de se rencontrer pour présenter l’arrière-plan des réalités quotidiennes : l’intime, le rêve… en somme, tout ce qui échappe aux représentations spectaculaires.

Ces artistes ont donc travaillé en des situations bien précises : des situations humaines, des situations de travail artistique au cœur de la vie. En résulte un “portrait de ville”, qui ne prétend pas tout dire de Marseille et de ses habitants, de la richesse et la complexité d’une telle situation urbaine et suburbaine. Pour chacun de ces artistes, il s’agissait d’approcher des lieux bien précis, au plus près d’un temps vécu et partagé, dans la découverte et le dialogue. En marchant dans la ville et sur ses chemins, en proposant et en échangeant des images.

L’exposition présente une diversité de formes photographiques, qui correspond à la spécificité du langage de chacun des artistes. Chacune est informée par la manière dont les images sont présentées et mises en circulation dans l’espace public : l’affiche, le poster, la grande bâche imprimée, la cartographie, le journal, la carte postale.

Des stratégies documentaires sont mises en œuvre par Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth pour représenter le territoire et ses mutations. Ce travail d’observation se poursuit pendant dix ans, avec des habitants volontaires qui deviennent photographes “adoptants” d’un paysage.

Olivier Menanteau s’insère dans le monde médiatique, en devenant un photographe supplémentaire de la rédaction du journal quotidien La Marseillaise. Aux côtés des journalistes, il représente le personnel politique dans les lieux de décisions locales et nationales, en reliant Marseille et Paris.

Guillaume Janot restitue sur les murs aveugles de bâtiments des quartiers Nord des fragments observés dans les maisons de ses habitants, en passant du quotidien à la rêverie pour évoquer l’ici et l’ailleurs qui s’assemblent dans des expériences de vie quotidienne.

Philippe Terrier-Hermann met en scène des acteurs du cinéma et de la télévision dans les situations de photographies de plateau, restituant un film imaginaire sur les panneaux d’affichage qui reçoivent habituellement les publicités.

Franck Gérard se plonge dans la vitalité et la richesse de la vie marseillaise, de ses intensités et ses temporalités, au gré des promenades, des dialogues avec les gens. Il observe des éclats poétiques au quotidien, à travers la manière dont chacune et chacun de ses concitoyens transforme la ville par ses gestes, ses pratiques de l’espace.

L’accrochage du plateau expérimental du FRAC restitue ces différentes modalités de travail et de mise en forme de la photographie, jusqu’à la mise en mouvement des images. L’exposition rejoue la manière dont toutes ces images se sont insérées dans l’espace public, puisqu’elles en proviennent et qu’elles lui étaient destinées. Un espace documentaire complète l’exposition, qui se veut aussi dossier, en présentant des documents de travail, des études, des publications, pour restituer les différents moments de ces recherches.

  • plateau expérimental

    20 Boulevard de Dunkerque

    13002 Marseille