
L’épisode 01 – A Museum of Times - se déroule à Chicago et à Détroit entre les ruines crépusculaires de la crise des subprimes, les imaginations afrofuturistes et le mouvement des Black Live Matters. L’épisode 02 – A Government of Times – nous emmène à Leipzig où a commencé historiquement le mouvement qui allait conduire à la chute du mur de Berlin. L’épisode 03 – Suspending Time – revient à Paris, pendant Nuit Debout, où l’on a défait les calendriers et où a ressurgi, telle une épiphanie, cette joie commune de retrouver une possibilité du politique. L’épisode 04 – A Debt of Times – depuis Dakar, dessine les frémissements d’un autre avenir pour l’Afrique.
Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós sont curateurs, théoriciens de l’art, cinéastes, basés à Paris, fondateurs et directeurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque, créée en 2005 qui œuvre entre art et recherche et qui est à l’initiative d’expositions, rencontres internationales, festivals. Parmi leurs projets, Le procès de la fiction (Nuit Blanche, 2017) a été élu meilleur événement artistique de 2017 par les Inrocks et Kunstkritikk et meilleur événement de parole selon Le Monde. Mentionnons également Et que demandent-t-ils ? À y devenir quelque chose (Biennale de Lyon, 2019), A Debt of Times (Konsthall C, Stockholm, 2018), Une Constituante Migrante (Centre Pompidou, 2017), A Government of Times (Rebuild Foundation, Chicago, et Halle 14, Leipzig, 2016). Ils ont publié Les potentiels du temps (Manuella Editions, 2016, avec Camille de Toledo), dirigé Géoesthétique (Editions B42, 2014) et Histoires afropolitaines de l’art (Revue Multitudes 53-54, 2014).
Le lendemain de leur intervention au Frac, le vendredi 19 mars à 14h, une rencontre avec Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós aura lieu au Mucemlab (salle Meltem), où ils présenteront leurs projets curatoriaux.
Au sujet de Que peut le récit ? Pratiques historiennes, artistiques et curatoriales
Ce séminaire réunit artistes, historiens et commissaires d’exposition qui explorent les potentialités du récit pour s’essayer à une écriture politique de l’histoire et chercher à aller plus loin dans la fabrique d’un monde commun. La possibilité d’entrer en résonnance avec le monde (H. Rosa) dépend en effet de la possibilité de le décrire et de le dire autrement, de ne pas réduire le réel au probable, de chercher à constituer des scènes (J. Rancière) qui, en élargissant le récit, élargissent nos capacités à ressentir et à percevoir le monde. Le fil conducteur de cette année sera la question que nous adresse Donna Haraway : « Quelles histoires fabriquent les histoires que l’on raconte ? » Quels sont les effets de connaissance qu’elles produisent ? Comme l’année dernière, la réflexion se poursuit à travers une diversité de formats – performances, lectures, projections et débats.