Mondes parallèles, Mathilde Lavenne et Arash Nassiri. Chroniques – Biennale des imaginaires numériques

Une exposition imaginée et produite par le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur en coproduction avec Chroniques. Chroniques est imaginé par Seconde Nature et Zinc.
Deux films produits par Jonas Films.
Avec MF Créations, Lab Gamerz, Hexalab, Alphabetville, GMEM-CNCM Marseille, Diffusing Digital Art, 3 Bis F, le ballet Preljocaj, Anonymal, Réso-nance numérique, Elektra-Bian 2018, le Cabaret Aléatoire, A.M.I.

Arash Nassiri est un jeune artiste franco-iranien né à Téhéran en 1986.
Il vit et travaille à Paris.

Mathilde Lavenne est née en 1982 en France.
Lauréate du Prix Talents Contemporains de la Fondation François Schneider en 2015, son travail a été présenté en France au Palais de Tokyo, en Italie à la Villa Médicis, et à Madatac en Espagne.

Darwin Darwah, un film d’Arash Nassiri.

Jouant sur la parenté phonique entre le « darwinisme », cette théorie faisant de la « sélection naturelle » l’agent de l’évolution biologique des espèces, et le « darwah », expression populaire signifiant « chaos » en langue arabe, le projet d’installation Darwin Darwah questionne notre savoir et nos croyances quant à l’origine et la trajectoire temporelle des civilisations. Le film revient sur les narrations complotistes diffusées en masse sur Internet sous la forme d’articles Wikipedia ou de documentaires Youtube, remettant en cause l’Histoire telle que nous l’avons apprise ou telle que nous la vivons.
Dans Darwin Darwah, les collections historiques des musées, scannées en 3D par l’emploi de la photogrammétrie, sont associées aux narrations complotistes qui animent l’ère digitale. Un fossile du Musée de Paléontologie et d’Histoire Naturelle vient par exemple défendre des thèses créationnistes, tandis qu’un sarcophage issu de la collection égyptienne du Louvre affirme détenir les connaissances propres aux technologies extra-terrestres. Au lieu de promouvoir la connaissance du monde et de “notre Histoire”, telle qu’ils peuvent le faire au sein des musées, ils viennent ainsi propager la désinformation.

Tropics, un film de Mathilde Lavenne

L’œuvre de Mathilde Lavenne, Tropics, 2018, dessine une orbite autour d’une exploitation agricole mexicaine, en confrontant les nouvelles technologies numériques au savoir empirique de peuples fossiles. Les paysages et les personnages sont stratifiés par la captation numérique d’un scanner FARO habituellement utilisé en architecture. « Puis de la myriade de points ainsi obtenus, elle nous restitue un paysage en trois dimensions. Mathilde Lavenne obtient grâce à ce procédé une superposition de couches qui donne à sa progression dans ces allées de bananiers l’allure d’une traversée des apparences, au sens le plus littéral. » (Gilles A. Tiberghien). Des voix éparses semblent raviver et troubler la mémoire du lieu en exprimant leurs histoires secrètes et leurs relations avec les fantômes d’un temps passé. « Les sagesses amérindiennes portaient au cœur de leur religion la connaissance des règles du cosmos afin de trouver leur place dans l’univers. Et cette sagesse était indissociable de la connaissance de l’agriculture (règles de la nature, calendriers lunaires, cultes des saisons…) La magie mexicaine opère à mon sens dans cette force vitale naturelle que l’humain a toujours cherché à observer. » écrit Mathilde Lavenne. Cette conception du monde confrontée à une technologie avancée fait paradoxalement émerger une matière visuelle qui prend la forme de constellations rappelant un lien au cosmos, mais aussi à une forme d’essence mathématique commune à toute chose. Au rythme d’une pulsation sonore résonnant dans un espace sans fin ni gravité, le film tente de figer le temps, les hommes et dévoile le spectre d’un paradis perdu.

Mathilde Lavenne est née en 1982 en France.
Après avoir axé son approche en 2011 sur les technologies émergentes et les outils numériques en écrivant des courts-métrages et en créant des installations interactives, elle a reçu en 2014 le Prix Pierre Schaeffer de la SCAM. Elle est diplômée en 2016 du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, avec les félicitations du jury, après deux années de recherche autour de l’image. Son court-métrage, Focus on Infinity, tourné en Norvège, a été sélectionné dans de nombreux festivals tels que le Tampere Film Festival en Finlande, le Shnit International Short Film Festival en Suisse ou la Semaine internationale du court-métrage à Regensburg. Lauréate du Prix Talents Contemporains de la Fondation François Schneider en 2015, sont travail a été présenté en France au Palais de Tokyo, en Italie à la Villa Médicis, et à Madatac en Espagne.

  • plateau multimédia

    20 Boulevard de Dunkerque

    13002 Marseille